- Colloques télévisés / 3.Programme Les Perles précieuses - Canal de la Mecque
- /
- Les Perles précieuses 1
Avant-propos :
M. Bilâl :
Tous les gens sont les serviteurs d’Allah…
Ils sont sous Sa Protection…
Ceux qu’Il aime le plus…
… sont les plus bienveillants à l’égard de Ses serviteurs.
***
Le Bien est une des grandes perles de la morale éminente et sublime de l’Islam. En donnant une définition du Bien, le Messager d’Allah (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam) a dit :
((Le bien, c'est la bonne moralité, et le mal, c'est ce dont tu n'es pas sûr de la licéité et que tu n'aimerais pas que les gens découvrent.))
Allah, exalté et glorifié soit-Il, dit dans Son Noble Coran :
( Entraidez-vous dans l’accomplissement des bonnes œuvres et de la piété )
Commençons donc par joindre nos efforts pour mieux comprendre cette grande perle, afin de tirer au clair ses portées et saisir ses finalités à travers le Noble Livre d’Allah, exalté soit-Il, et la tradition de Son Messager (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam).
Au Nom d’Allah Le Tout Miséricordieux, Le Très Miséricordieux ; Louange à Allah, Le Seigneur de l’univers ; que la prière et la paix soient sur notre maître Mohammad, sur les siens et sur tous ses compagnons.
Chers assistants où que vous soyez, qu’Allah vous accorde le bien, la félicité, la bénédiction et vous soutienne à Lui obéir.Soyez les bienvenus à cette nouvelle séance durant laquelle nous soulevons une des grandes perles de la législation islamique ;à cet effet, nous allons naviguer ensemble dans le Livre d’Allah, exalté soit-Il, dans la tradition de Son Messager et dans la biographie de nos prédécesseurs vertueux ; permettez-moi en début de cette séance d’accueillir notre cher professeur Dr. Mohammad Rateb an-Nabulsi. Soyez le bienvenu mon cher monsieur.
Dr. Rateb :
Qu’Allah vous bénisse ; puisse notre leçon être profitable aux assistants.
M. Bilâl :
Notre grande perle pour aujourd’hui concerne le Bien ; le Bien est cité dans le Noble Coran, où Allah exalté soit-Il, dit :
( Entraidez-vous dans l’accomplissement des bonnes œuvres et de la piété et ne vous entraidez pas dans le péché et la transgression. )
Le Messager d’Allah (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam) a donné une définition éloquente et concise à ce terme :
((Le bien, c'est la bonne moralité, et le mal, c'est ce dont tu n'es pas sûr de la licéité et que tu n'aimerais pas que les gens découvrent.))
Si vous le permettez monsieur, pouvons-nous commencer par préciser le concept du Bien dans l’Islam.
Le concept du Bien dans l’Islam :
Dr. Rateb :
Au Nom d’Allah Le Tout Miséricordieux, Le Très Miséricordieux. Louange à Allah, Le Seigneur de l’univers, que la prière et la paix soient sur notre maître Mohammad, sur les siens bons et chastes ainsi que sur ses compagnons nobles et bienheureux, les préservateurs de sa mission et les chefs de ses brigades. Ô Seigneur de l’univers, accorde-nous et accorde-leur Ta Satisfaction.
Pour commencer, je dirais que (Al-Barr) est un des Plus Beaux Noms d’Allah, qui signifie le Charitable et le Sincère :
( C’est Lui certes, le Charitable, le Très Miséricordieux. )
J’aimerais attirer votre attention sur le fait que ce terme se prononce de trois manières différentes suivant les caractères diacritiques arabes (les harakâts) et donne lieu à trois significations distinctes :
(Al-Birr) correspond à la bienfaisance ou à la charité.
(Al-Barr) signifie la terre ferme.
(Al-Burr) est le froment ou le blé.
Les caractères diacritiques en langue arabe (ou les harakâts) ont pour fonction l’abréviation de la voyelle :
• Lavoyelle (a) ou la ‘fatha’est utilisée pour prononcerla lettre (A) d’une manière brève ; le (Alif) est un (A) long.
• La voyelle (u) ou la ‘damma’est employée pour prononcer le son (u) d’une manière brève, le ‘u’ ou le (Waw) est un (u) long.
• La voyelle (i) est une ‘kasra’employée pour prononcer un (i) bref ; le (Ya’) est un (i) long.
Allah, exalté soit-Il, nous a privilégiés par les caractères diacritiques en langue arabe qui est la langue du Coran (ou les harakâts) ; ces caractères diacritiques sont d’une subtilité assez minutieuse ; voilà pourquoi (al-Birr) signifie la charité et par la charité le libre devient serviteur ; (al-Barr) signifie la terre ferme ; (al-Burr) est le froment ou le blé ; (Al-Barr) est un des Plus Beaux Noms d’Allah et signifie le Charitable et le Sincère :
( C’est Lui certes, le Charitable, le Très Miséricordieux. )
L’aumône purifie l’âme humaine et la bénit :
Le Noble Coran implique un verset relativement long qui se trouve dans Sourate al-Baqarah (ou La Vache) dont la teneur est liée à l’objet de discussion de notre séance ; Allah, exalté soit-Il, dit :
( La bonté pieuse ne consiste pas à tourner vos visages vers le Levant ou le Couchant. Mais la bonté pieuse est de croire en Allah, au Jour dernier, aux Anges, au Livre et aux prophètes, de donner de son bien, quel qu’amour qu’on en ait, aux proches, aux orphelins, aux nécessiteux, aux voyageurs indigents et à ceux qui demandent l’aide et pour délier les jougs, d’accomplir la Salât et d’acquitter la Zakāt. Et ceux qui remplissent leurs engagements lorsqu’ils se sont engagés, ceux qui sont endurants dans la misère, la maladie et quand les combats font rage, les voilà les véridiques et les voilà les vrais pieux!)
Au fond, il est un terme que les interprètes utilisent, car le verset fait allusion à une notion des plus fines … :
( … Mais la bonté pieuse est de croire en Allah, au Jour dernier, aux Anges, au Livre et aux prophètes, de donner de son bien, quel qu’amour qu’on en ait… )
… puis un peu plus loin et à notre grande surprise, le verset fait un tournant et passe à un autre détail :
( … d’accomplir la Salât et d’acquitter la Zakāt… )
Les savants en ont déduit que dans l’argent il y a un autre droit que celui de la Zakât, en expliquant que la Zakât forme le minimum de la dépense qui incombe au Musulman garantissant par-là la sécurité à toute la société. Ce qui nous amène à affirmer que le Musulman peut se rapprocher d’Allah, exalté soit-Il, par différentes voies dont la dépense de l’argent sous forme d’une aumône légale (la Zakât) ; le Coran a déjà recensé les issues de la Zakât qui sont au nombre de huit, alors que les issues de l’aumône libre et ordinaire (la Sadaqa) sont illimitées. N’importe quel projet caritatif peut être investi par l’argent provenant de la Sadaqa ; Lorsqu’Allah, exalté soit-Il, a signalé la Zakât dans Son Noble Livre …:
( Prélève de leurs biens une Sadaqa… )
… Il nous a informés, exalté soit-Il, que la dépense de l’argent est susceptible de confirmer la sincérité de l’homme et son honnêteté:
( … par laquelle tu les purifies et les bénis, … )
La dépense de l’argent purifie l’âme humaine et la bénit. De quoi la purifie-t-il donc ? Notamment de l’avarice et de la cupidité :
( … Quiconque se prémunit contre sa propre avarice… )
L’âme humaine peut être sujette à un mal incurable qui s’appelle la cupidité pareillement au corps humain qui risque d’être atteint d’une tumeur maligne et incurable :
( Quiconque se prémunit contre sa propre avarice, ceux-là sont ceux qui réussissent. )
La cupidité est une maladie grave qui peut être soignée par la dépense de l’argent laquelle confirme la sincérité de l’homme. Allah, exalté soit-Il, n’a appelé la Zakât par Sadaqa (légale imposée au croyant) que parce qu’elle affirme la sincérité de l’homme. La Sadaqa délivre l’âme humaine de la cupidité, ou encore elle purifie l’âme de la personne riche de toute trace d’avarice, en même temps, elle délivre l’âme de la personne démunie de la rancune, en outre, elle purifie l’argent des droits que les gens ont (dans cet argent) en leur donnant leur part :
( … par laquelle tu les purifies et les bénis, … )
La Zakât (ou l’aumône légale) ennoblit l’âme de la personne aisée lorsqu’elle constate l’effet de son acte se traduire en un sourire radieux qui se dessine sur le visage des enfants, lorsqu’elle se rend à l’évidence que la Zakât de son argent a enraciné le bonheur au fond des âmes des gens pauvres et de leurs enfants. Par quoi s’explique la purification de l’âme ? Le pauvre se rend à l’évidence au plus profond de son être que la société ne l’a pas oublié, ne l’a pas négligé, qu’au contraire, elle prend bien soin de lui ; la Sadaqa purifie l’argent du droit des gens :
((Toute perdition d’un bien sur terre ou en mern’est que le fruit de la rétention de la Zakât))
( Prélève de leurs biens une Sadaqapar laquelle tu les purifies et les bénis, … )
(Al-Birr) est la bienfaisance dont à la tête la dépense de l’argent en aumône légale (Zakât) et aumône libre et ordinaire (Sadaqa), car la dépense de l’argent confirme la sincérité de la personne. Les pratiques cultuelles qui n’entraînent aucun coût sont nombreuses, mais lorsque tu dépenses l’argent que tu aimes et auquel tu es attaché, tu fais preuve de sincérité :
( On a enjolivé aux gens l’amour des choses qu’ils désirent: femmes, enfants, trésors thésaurisés d’or et d’argent, … )
Les désirs sont neutres :
L’homme est venu dans ce monde en ayant un point faible au fond de son être: celui d’accumuler l’argent, mais lorsqu’il le dépense dans la Zakât ou la Sadaqa, il se rapproche d’Allah, exalté soit-Il, ce qui explique que les désirs dont Allah nous a dotés en nous créant, ne sont qu’un moyen pour nous élever à un rang éminent auprès du Seigneur de la terre et des cieux.
A rappeler en l’occurrence que les désirs sont neutres. L’homme peut prendre un récipient de benzène qu’il verse dans des dépôts hermétiques, bien fermés, lorsque ce liquide passe dans des tuyaux étanches et adéquats il explose aux moment et lieu opportuns pour engendrer une force motrice utile qui pourra emmener cet homme avec sa famille dans un bel endroit pendant le Eid ; mais si ce liquide est versé sur le véhicule il peut le mettre en feu avec tous les gens qui sont à bord à la moindre étincelle qu’il reçoit. Le Seigneur de la terre et des cieux, exalté soit-Il, ne t’a accordé ces désirs que pour élever ton rang auprès de Lui, ces désirs sont neutres, ils peuvent te servir d’échelle qui te hausse à un rang sublime ou de gouffre dans lequel tu descends précipitamment et à pic. Ton acte de prouesse serait de te mouvoir et de satisfaire tes désirs conformément à la méthode d’Allah. Le verset est tellement explicite :
( Et qui est plus égaré que celui qui suit sa passion sans être guidé par Allah? )
Par ailleurs, les savants des fondements de la jurisprudence islamique ont fourni une explication opposée qui stipule que celui qui satisfait ses désirs en se soumettant à la Méthode d’Allah, n’aura commis aucun péché, car tout désir accordé à l’homme a été aménagé d’un canal sain par lequel il s’infiltre, par conséquent l’Islam n’a pas imposé de privation mais a organisé la satisfaction des désirs suivant des issues appropriées. Le désir peut s’étendre sur 180° dont 100° sont licites et t’élèvent à un point éminent auprès d’Allah, exalté soit-Il ; tu peux traduire tes désirs en réalité tout en étant proche d’Allah car tu ne fais pas d’infraction à la Méthode d’Allah, exalté soit-Il ; autrement, l’homme se trouvera dans un labyrinthe qui l’éloignera d’Allah et de Sa Méthode
M. Bilâl :
A en conclure que la première signification du Bien (al-Birr) est la bienfaisance et la dépense de l’argent.
Dr. Rateb :
Le rang qu’occupe l’homme dans ce monde ici-bas est équivalent à ses bonnes œuvres, la preuve se trouve dans le verset suivant :
( Tous les hommes seront récompensés en proportion de leurs actions )
M. Bilâl :
La question qui se pose à ce niveau : est-ce que l’homme aime dépenser de l’argent ou alors il aime l’accumuler et se retenir d’en dépenser ? Allah, exalté soit-Il, l’aurait-Il surchargé ?
Le tempérament et l’obligation :
Dr. Rateb :
Cela nous pousse à soulever la question du tempérament ; tout homme se caractérise par un tempérament qui lui est propre ; on rapporte dans al-Athar :
((Le croyant est créé en ayant tous les traits de caractère …))
Le tempérament exige que tu accumules l’argent et l’obligation t’impose à en dépenser ; le tempérament te pousse à tenir des propos diffamatoires et à mettre le feu à la baraque alors que l’obligation te pousse à garder ta langue et à ménager la réputation des gens ; le tempérament t’incite à dévisager les charmes des femmes en les scrutant dans leur va-et-vient et l’obligation t’impose à détourner le regard à leur passage. Ce n’est qu’en luttant contre ton tempérament et en répondant à l’obligation que tu auras payé le prix du Paradis. Cependant à sa naissance, l’homme fut doté d’une nature primaire qui est en complète harmonie avec la Méthode d’Allah et cela est digne de quelques moments de réflexion ; la preuve :
( Dirige tout ton être vers la religion exclusivement [pour Allah], telle est la nature qu’Allah a originellement donnée aux hommes )
Tout ordre provenant de la Part d’Allah est intrinsèque à ta nature ; tu as été programmé, selon les termes contemporains, pour aimer Allah ;de même, tout ce qu’IL t’a interdit est à l’origine rejeté par ta nature primaire tout naturellement, la preuve :
( Mais Allah vous a fait aimer la foi et l’a embellie dans vos cœurs et vous a fait détester la mécréance, la perversité et la désobéissance. )
Donc quel est le secret impliqué dans le bonheur qu’éprouve le croyant en se réconciliant avec Son Seigneur ?Il s’est tout simplement, reconcilié avec sa nature originelle.
Une Mercédès est conçue pour rouler par une route bien pavée, mais si son propriétaire roule sur des zones montagneuses, sur un chemin non pavé, il entendra des sons étranges qui risqueront de la mettre en panne, car elle est faite pour rouler sur un chemin pavé, dans ce cas-là, le mouvement du moteur équilibré, aucun bruit ne se fera entendre.
Il en est de même pour l’homme, il est créé en étant doté d’une nature primaire qui cherche à obéir à Allah, il est ainsi programmé, sa nature primaire est en parfaite harmonie avec la Méthode d’Allah, s’il se réconcilie avec son Seigneur il éprouvera un bonheur indescriptible. C’est le témoignage de tous ceux qui sont revenus dans le Droit Chemin. Toutes les fois qu’un serviteur se réconcilie avec Allah, une voix céleste se fait entendre sur terre et dans les cieux : ( Félicitez un tel, il s’est réconcilié avec Allah ). La nature saine originelle de l’homme aime le bien, mais le trait de perfection implique que tu sois bon ; la nature primaire aime la sincérité et l’honnêteté, alors que le trait de perfection approuve que tu sois sincère et honnête ; quant au tempérament, il tend à avoir un aspect plutôt matériel. En outre, l’opposition entre le tempérament et l’obligation n’est que le prix du Paradis.
M. Bilâl :
Donc pour que l’homme passe au rang du Bien, qui est synonyme de bienfaisance, il doit aller à l’encontre de son tempérament et s’allier avec sa nature saine originelle.
L’effort continu pour dompter l’âme et les passions :
Dr. Rateb :
J’aimerais à ce niveau tranquilliser les assistants et les informer qu’il y a bien une première étape sur la voie de la foi qui s’incarne dans la lutte et l’effort continu pour apprivoiser l’âme et les passions ; certains des compagnons ont dit selon al-Athar : ( Nous voilà rentrés de la lutte minimale à la lutte maximale, celle de l’âme et des passions ) ; cette étape ne sera pas longue à parcourir.
Lorsque l’homme entreprend de lutter contre son âme et contre ses passions et persévère dans cette voie, il remarquera que son âme s’est élevée jusqu’au niveau de la loi islamique. Au début, son âme et la loi islamique étaient aux deux pôles, mais après l’effort continu fourni, son âme s’est élevée au niveau voulu, cela est confirmé dans le hadith suivant :
((Qu’il est bon le serviteur Salem, s’il n’avait pas eu peur d’Allah il lui aurait désobéi))
A une étape avancée, l’âme humaine pure s’équilibre avec la Méthode d’Allah, exalté soit-Il, et l’homme se voit accomplir régulièrement les pratiques cultuelles, mettre en vigueur les relations sociales et économiques tout en ressentant la sérénité en son for intérieur, car ce comportement est devenu partie intégrante de sa nature primaire, bien qu’au début il ait fourni de grands efforts pour arriver à ce résultat.
M. Bilâl :
En passant à un autre sujet mon cher professeur, est-ce que le Bien est en rapport avec le maintien des liens de sangs, de la piété filiale et de la piété des parents proches ? Allah, exalté soit-il dit :
( Allah ne vous défend pas d’être bienfaisants et équitables envers ceux qui ne vous ont pas combattus pour la religion et ne vous ont pas chassés de vos demeures.)
Quelle doit être la nature de notre piété à l’égard des gens ?
Le maintien des liens de sang consolide les rapports entre les parents et les proches parents :
Dr. Rateb :
A vrai dire, les liens de sang couvrent les parents et tous les proches parents ceci forme l’objet de convention de certains savants, alors que d’autres ont établi des différences. Lorsque tu maintiens les liens de sang, tu effectues un culte d’adoration des plus magnanimes. Allah, exalté soit-Il, a laissé à l’homme le soin d’éduquer ceux qui sont dans son entourage ; tout homme a un père, une mère, des frères et des sœurs aînés, un oncle paternel, un oncle maternel qui lui ont sans aucun doute présenté de grands services dans sa première enfance.
En maintenant les liens de sang, il fait preuve de fidélité à sa petite famille et à ses proches parents, ce qui explique que le Bien au sens propre du terme est synonyme du maintien des liens de sang.
Nous autres dans les temps modernes, nous avons tendance à mal interpréter le maintien de sang. Nous pensons qu’il suffit de frapper à la porte de nos proches parents pendant les Eids en souhaitant dans notre for intérieur de ne pas les trouver chez eux pour nous suffire de glisser une carte qui porte notre nom, pensant que la question s’arrête là. A vrai dire, la notion du maintien du lien de sang est plus grave et plus fine, elle implique que nous nous enquérions sur leur situation, que nous leur rendions visite fréquemment ; que nous les assistions financièrement s’ils en ont besoin, que nous leur soyons de bon conseil, que nous les guidions sur le Bon Chemin, que nous les aidions dans leurs affaires. Le maintien des liens de sang a des conditions qu’il faut respecter mais de nos jours elle a été malheureusement réduite à une simple visite durant les Eids en espérant les trouver absents ; à l’origine, le maintien des liens de sang ne fait que consolider les rapports de parenté.
M. Bilâl :
Donc, le Bien signifie le maintien des liens de sang, Allah, exalté soit-Il, dit :
( Entraidez-vous dans l’accomplissement des bonnes œuvres et de la piété )
Allah, exalté soit-Il, nous a enjoints de nous entraider dans l’accomplissement des bonnes œuvres et de la piété, quelle est la différence entre les bonnes œuvres et la piété ?
La différence entre les bonnes œuvres et la piété :
Dr. Rateb :
Par les bonnes œuvres, toutes les conditions de la vie ici-bas s’en trouvent améliorées, et par la piété on réforme notre vie future. Je peux aider mon frère à instaurer un projet qui sera avantageux pour nous deux.
En d’autres termes, lorsque l’homme travaille et que les revenus de ce travail soient raisonnables, il peut fonder un foyer, éduquer bien ses enfants, les placer dans de bonnes écoles… L’argent est au fond, un élément fondamental dans la vie.Lorsque je soutiens mon frère, mon proche parent, un frère croyant, ou des gens dans mon entourage pour améliorer les conditions de la vie terrestre, j’aurai mené à terme une bonne œuvre, et lorsque je les soutiens en visant à réformer ma religion, en prenant part à une leçon religieuse, en prêtant oreille à un bon conseil, en présentant moi-même un conseil aux autres, en soutenant une famille dont le père vient de mourir, en aidant ses enfants moralement et matériellement… le rang que j’’occuperai auprès d’Allah sera en accord avec les bonnes œuvres que j’aurai présentées à mon entourage :
( Tous les hommes seront récompensés en proportion de leurs actions)
A l’approche de la mort, l’homme n’éprouvera de regrets que pour une bonne œuvre qu’il aura ratée, la preuve :
( ...Puis, lorsque la mort vient à l’un deux, il dit : ( Mon Seigneur ! Fais-moi revenir (sur terre), ) ( afin que je fasse du bien dans ce que je délaissais ). )
Un de nos prédécesseurs vertueux a creusé un trou dans sa maison qui lui rappelle la tombe, il s’y couchait tous les jeudis en répétant les Paroles d’Allah :
( Mon Seigneur ! Fais-moi revenir (sur terre), )
Puis il se disait en s’adressant à son âme : ( Lève-toi, te voilà revenu )
J’espère que cette notion soit claire et nette chez nos frères qui assistent à cette leçon. Le motif de notre existence sur terre est la bonne œuvre ; tout comme le motif de l’étudiant qui fréquente l’université, il cherche à réussir brillamment ses études, sachant qu’à l’université il peut trouver le club, le restaurant, un stade de basket-ball, une réunion et d’autres choses qui pourraient l'entraîner loin de son objectif et le distraire des études, cependant, il persiste dans ses études pour réaliser le motif de sa présence dans cet édifice.
Je répète encore une fois : le motif de notre existence sur terre sont les bonnes œuvres ; la preuve est criante dans les Paroles d’Allah :
( Mon Seigneur ! Fais-moi revenir (sur terre) … )
Conclusion :
M. Bilâl :
Qu’Allah vous bénisse mon cher professeur. Pour récapituler, nous dirons que le Bien correspond à la bienfaisance, qu’il incarne le maintien des liens de sang, la dépense de l’argent, la piété filiale ; que les bonnes œuvres justifient le motif de notre existence dans cette vie et que le Bien englobe toute œuvre de bienfaisance dans la vie ici-bas et dans la vie future.
J’implore Allah, exalté soit-Il, de nous rendre utilité de ce que nous venons d’apprendre ; de nous faire tirer profit de notre savoir ; comme je l’implore de nous favoriser d’autres séances en votre compagnie.
Chers assistants, qu’Allah vous bénisse, je tiens à vous remercier pour votre attention en espérant vous retrouver à une prochaine séance des grandes perles de la législation islamique. Je demande à Allah de vous protéger. Salamu Alaykum wa Rahmatullah wa Barakatuh.